vendredi 11 août 2017

[BACKGROUND] Principales Ethnies du monde de Murphy (Partie 9)

Les Trumpombies : aux franges des Terres des Ténèbres, au sud de Scarberia, vit un peuple unique dans le monde de Murphy. Voici une communauté florissante qui représente tout ce qui est bon et sain. Chaque famille habite de beaux pavillons et résidences bordant des avenues propres et calmes qui mènent à des parcs, des espaces verts, des centres communautaires et un centre ville pittoresque. Les habitants ont peu de soucis : tous les hommes ont des emplois bien rémunérés, les femmes restent à la maison pour élever les enfants qui grandissent et deviennent des membres respectueux et respectables de leur communauté.
Il n'y a qu'une ombre à ce tableau de la société idéale, leur sens du devoir social, de l'amour et de la vie est fort, peut être plus développé que chez toutes les autres races, forcément puisque les Trumpombies sont mort ou plutôt morts-vivants. Alors que leurs habitations leur semblent parfaite, la ville entière ressemble plutôt à un champ de bataille dévasté par les bombes.
Ils ne sont pas natifs du monde de Murphy, ils viennent d'une réalité alternative. Une terrible guerre nucléaire éclata sur leur planète d'origine, qui fut détruite par des explosions thermonucléaires. L'énergie libérée par le conflit produisit une déformation spatio-temporelle temporaire, connectant la planète au monde de Murphy. Lors du cataclysme, la petite ville de Hooverville et la campagne alentour furent transportées intactes sur le monde de Murphy.
Durant les jours et les semaines qui suivirent, la plupart des habitants moururent de dysfonctionnement de leur système immunitaire, d'exposition aux radiations et de bien d'autres maux trop désagréables à décrire dans ces pages. Les quelques survivants étaient traumatisés. Ils ne pouvaient pas croire qu'une guerre nucléaire avait éclaté, encore moins que leur pays avait pu la perdre (en fait, tous ont perdu excepté, bien sûr, les cafards et les fourmis).
Bien entendu, sur le monde de Murphy, les croyances comptent plus que la réalité. Leur inébranlable confiance en leur invincibilité, et leur volonté de survivre et de continuer leurs vies comme ils avaient toujours fait ont donné la "vie" aux Trumpombies.
Ils ont effacé la guerre et les dévastations de leurs mémoires, et ont poursuivi les occupations quotidiennes comme si de rien n'était. Ainsi la vie à Hooverville set retourné à une étrange "normalité". Les Trumpombies, un bizarre mélange de mort et de pourriture, continuent leurs activités avec la ferme conviction que rien d'extraordinaire n'est arrivé et rien d'anormal ne pourrait d’ailleurs arriver.
Pour eux, ils sont parfaitement vivants et bien portants, les énergies de Ludo concrétisant leurs convictions à propos de la vie, la liberté et la poursuite du bonheur mais surtout la vie. Cela les fait vivre. Littéralement.
Ils maintiennent leur allure mondaine et respectable quel que soit leur état physique. Pour un étranger, le Trumpombie a l'air affreux, pour ne pas dire révoltant. Pourtant tous les hommes sont de beaux exemples de la pleine santé physique : rasés de près, le cheveux ras, portant des vestes et gilets de polyester élégants. Les femmes sont aussi des exemples de beauté classique parfaite, portant des jupes à fleurs descendant jusqu'aux genoux, beaucoup de maquillage et des coupes de cheveux sophistiqués. 
Vivre après la mort est certes une réussite notable pour commencer, mais les Trumpombies ont d'autres tours dans leurs manches déchirées. Etant morts-vivants, ils peuvent se nourrir de n'importe quelle nourriture. Leur repas favori est la chair d'un traitre communiste ou un migrant, la gelée rouge, blanche et bleue.
Ils jouissent aussi de la faculté de transformer des personnes normales en Trumpombie. Ils font ceci en débattant et assommant leur interlocuteur avec leur "logique" tordue.
Toute personne qui discute avec un Trumpombie découvre rapidement que ce dernier a des opinions très tranchées sur à peu près tout et qu'il les exprime à l'aide de rapides phrases-clichés manichéennes. Ces clichés et idées reçues procurent une agréable sensation de fausse clarté à certains interlocuteurs et conduisent ceux aux pensées plus "objectives" à s'engager dans un débat animé. Bien sûr, tous ceux qui s'opposent aux opinions d'un Trumpombie est un infâme traître.
Les Trumpombies parviennent toujours à orienter la discussion sur des sujets qui leur tiennent à cœur : la beauté d'une courbe d'offre et de demande; le meilleur moyen de défendre sa propriété à l'aide de mitraillettes, de mines antipersonnel et de bazookas ; la vilenie des bénéficiaires d'aide social et de la gratuité des services de santé ; et la manière avec laquelle l'érotisme dans les médias pourrit les esprits de la jeunesse et rend sourd.
Ils expriment leur point de vue avec tant de conviction et de sincérité que dès qu'en personne commence à les écouter, il se retrouve piégé. Ils commencent immédiatement à hocher de la tête et sont d'accord avec tout ce que dit le Trumpombie. S'ils ne sont pas interrompus avant 10 minutes, ils se mettent à soutenir ses opinions, abandonneront tout ce qu'ils avaient entrepris avant et rejoigneront les Trumpombies et leur style de vie. 
Les Trumpombies sont compléments et extrêmement immunisés contre les arguments raisonnés et rationnels. Ils ne peuvent en aucun cas être convaincu par des vérités extérieures à leur point de vue sur le monde. Quiconque tente de les faire changer d'avis risque de se voir traiter d’infâme traître, pourchassé, tué et dévoré.
La meilleure prévention est de les éviter. Simple, mais efficace. Malheureusement tout le monde n'est pas aussi bien informé et certaines personnes doivent tirer les leçons de leurs erreurs.
Il y a deux étape principales lors de la conversion en Trumpombie : la mort cérébrale et le passage à l'état de mort-vivant. On peut être sauvé de la première étape mais difficilement de la deuxième.
Un coup sur la tête devrait distraire la personne d'une conversion tragique. L'empoigner et le traîner plus loin est aussi efficace mais pas particulièrement discret. L’entraîner un peu plus loin hors de portée de la discussion du Trumpombie et engager une conversation sensée sur les problèmes d'exclusion sociale, l'importance de la laïcité de l'Etat ou les vraies motivations des fabricants d'armes est nettement plus subtil et sèmera le doute nécessaire à l’arrêt de la conversion dans l’esprit de la personne. Au moins à court terme.
Sauver une personne de la reconversion est une tache dangereuse, car, pour un Trumpombie, seul un infâme traître pourrait dissuader une personne de s'accorder avec leur façon de vivre et de penser.
Ils ont un mode de vie très organisé. Le matin, les enfants vont à l'école ; l'après midi, ils jouent au base-ball dans le parc avec leurs amis et font du vélo le long de rues, puis rentrent toujours chez eux quand les lampadaires s'allument.
Les mères rangent la maison, regardent des séries télévisées et des sitcoms, font les courses, ont des réunions de voisinage, se font des maies chez le coiffeur et préparent le dîner.
Le matin, les pères partent au travail dans d'énormes voitures consommant 24 litres aux cents, travaillent toute la journée, s’arrêtent au bar en rentrant pour s'envoyer quelques et blaguer avec leurs copains, rentrent par l'autoroute pendant l'heure de pointe de dînent avec leurs familles.
Le soir après dîner, la famille entière s'installe devant la télévision pour regarder des rediffusions de télé-réalité ou "Dynasty" ou "Desperate Housewifes". Peu avant de se coucher, tous pratiquent consciencieusement quelques exercices d'alerte nucléaire, ou , si la maison a la chance de posséder son propre abri anti-atomique, peuvent s'exercer à descendre à la cave.
L'arrivée d’infâme traître dans la ville est toujours l'occasion de grands barbecues.
Toute ville a besoin de son lot de conducteurs d'autobus, de commerçants et de journalistes de télévision, et Hooverville possède tout cela. Cependant, la plupart des hommes de Hooverville travaillent dans une des deux plus grandes usines situées juste en dehors de la ville : la fabrique de bonbons bleus, blancs et rouges, ou la compagnie Destruction Globale et Cataclysme (DGC).
La DGC est le plus gros employeur en ville. Elle fabrique de tout : des réfrigérateurs, des climatiseurs, des avions de chasse, des cuvettes de WC, des épées, des massues, des fusils, des agents chimiques et biologiques... Tout ce que vous pouvez imaginer, tout ce dont vous avez rêvé, la DGC le fait !
Avec un tel arsenal à portée de main, on peut se demander pourquoi les Trumpombies ne sont pas les maîtres du monde de Murphy depuis longtemps. Il y a en effet un problème : ces armes ne fonctionnent pas et , lorsqu'elles le font, ce n'est jamais sans difficultés.
Sans tenir compte des croyances et l'influence de Ludo, quand votre équipe est décédé, mentalement diminuée et, généralement, handicapée par l'amputation de quelques membres, les contrôles de qualité sont très relatifs. Il est courant qu'un zombie manchot oublie d'installer diverses pièces vitales.
Les produits de la DGC sont probablement les plus détraqués du monde de Murphy. En considérant que certains d'entre eux sont des instruments de destruction globale, cela n'est pas rassurant (enfin, d'un certain point de vue). Les armes à feux ne se déclenchent pas ou vident de travers, des agents biologiques censés vous faire succomber dans d'atroces souffrances vous font surtout mourir de rire (ce qui peut être efficace contre les Pougvidds) et couvrent votre corps de tache bleues, et les bombes atomiques sont souvent des pétards mouillés. Des soldats armés par la DGC sont surtout un danger pour eux-mêmes, bien plus que pour l'ennemi.
Malgré ces problèmes, les exportation de la DGC sont florissantes. Les races belliqueuses du monde de Murphy ont un besoin constants d'armes à feux et de lave-vaisselle, et seuls les Trumpombies peuvent leur en procurer. Du point de vue des Trumpombies, plus les infâmes traîtres se tueront entre eux, mieux ce sera.
Les clients savent à quoi s'attendre et testent toujours les armes achetées avant de payer pour trouver des modèles qui fonctionnent. C'est en général un travail confié à des prisonniers et à des suicidaires. Les armes qui réussissent les tests sont alors utilisables, mais on en peut jamais être sûr que les munitions fonctionneront avant de les utiliser.
Il est à noter, bien sûr, que les bonbons bleus, blancs et rouges sont radioactifs...